vendredi 10 décembre 2010

Le garçon de l'aurore

Un article rédigé en écoutant Mozart, concerto K271

17:00. Paris XIV, au bureau. Un collègue diffuse un article qui me rappelle pour la quatrième fois qu'aujourd'hui, 8 décembre, c'est la Fête des lumières à Lyon.

J'ai passé l'essentiel de mon service militaire à Lyon en 1994; installé dans un vieux bâtiment de l'État-Major vers Perrache fin novembre, j'étais un peu timide au début et surtout désireux de faire des orgies de sommeil, un contre-coup de la prépa. Il y a 16 ans exactement, j'avais vingt ans, et ce soir-là, le jour de la Fête des lumières, je m'étais couché à 21h00.

Il y avait donc comme un sentiment d'inabouti attaché à l'événement; et comme on a rarement l'occasion de faire du tourisme en province au mois de décembre, il n'y avait jamais eu résolution.

Comme toutes les villes grandioses, Lyon est construite sur un jeu de cours d'eau; le Rhône et la Saône, l'occasion d'autant de ponts sublimes et de ballades sans fin. Le relief remonte par les bouts, avec le surplomb de Fourvière et sa basilique, et le quartier de la Croix-Rousse, si raide qu'il est acrobatique en voiture. On y passe en quelques minutes d'un centre ville plutôt bourgeois à des petits villages médiévaux contigus au pavé qui glisse; ceux-là même que Sheller a mis en chanson

«Et moi je viens bien après l'aurore
Quand le soleil monte à Saint-Jean
J'voudrai leur dire que je t'aime encore
Toi qui t'en vas tout le temps...»
C'est bien cet univers idyllique qui a été ravagé à l'occasion de mouvements de foule en octobre; et c'est là qu'on a vu les représentants du culte participer à la profanation d'une Église, en arriver à un point où il fait scandale de mentionner qu'une fête, en France, aurait, éventuellement, officiellement, historiquement, une composante catholique,

si on rajoute à cela que les mouvements identitaires font une com' soignée, il n'en fallait guère plus pour que je m'y précipite.



17:30. Sortie du bureau, il fait deux degrés, il neige, ça tient et ça colle c'est l'enfer, j'attrape un pull et je file gare... de Lyon.

18:24.  Le bordel en gare: c'est normal, il neige. Dans le train: Abécédaire de l'In-nocence, Renaud Camus; passage d'anthologie sur une refondation raisonnable de l'antiracisme.

20:50. Gare de la Part-Dieu, 20 minutes de retard. Le temps est sec, douze degrés j'ai trop chaud. J'attrape un taxi pour raccrocher le défilé place Vollon à 21:00. Le centre est saturé par la fête des Lumières, qui prend un tour déplaisant de fête à neuneu avec moult baraques à crêpes, chi-chis, grande roue, tam-tam et autres nocences dans laquelle le taxi progresse avec difficulté. Je termine à pied.

21:15. Le défilé en vrai. Il manque la musique de Narnia comme fond sonore.

Je commence à m'y faire, mais ces manifestations décidément ne rassemblent pas les dangereux marginaux nationalistes sur lesquels on fantasme;
ou peut-être, mon appartenance déjà aveugle ma raison;
il s'agit simplement de jeunes en début de vingtaine plutôt bèce-bège et probablement majoritairement catholiques, la suite me prouvera qu'une bonne partie sont supporters de l'Olympique Lyonnais. Minorité de filles.

La vidéo ne rend pas compte de l'odeur persistante de fumée des torches. Nous progressons en direction de Fourvière. À quelques reprises, le défilé essuie de la part de la foule, et en toute impunité, des délicatesses comme «connards!» «racistes!» «fachos!» avec une bravitude toute chrétienne: nous sommes les lépreux du XXIème siècle.

Ces pauvres quidams, convaincus de servir le camp du Bien dans la facilité de l'insulte, du surnombre, et du risque zéro, ne font pourtant qu'illustrer ce passage lu dans le train:
«[...] Ainsi s'explique que [l'antiracisme] ne sache procéder, dès qu'il croit reconnaître un adversaire, que par imprécation, invectives et anathème, et que son discours, à peine pense-t-il s'adresser à un contradicteur, même virtuel, ait fini par ressembler si fort [...] aux vitupérations racistes de jadis, dont il a récupéré tant des tics.» (page 437)
Je ferme les yeux donc, et leur pardonne.



22:45. Arrivée à Fourvière; le chef de groupe (le chef des Petits Lyonnais?) tente un discours. Le sujet est difficile à vrai dire: essayer de résumer ce qui attire les gens ainsi, et le faire devant une foule acquise déjà à la cause; dire que Lyon, ce n'est pas que la quenelle. Je ne peux m'empêcher de penser à
«Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours, leurs musées leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher» (Brassens)
en ce sens que je n'adhère pas du tout à la composante régionaliste du projet. En tant que Dijonnais, je n'ai jamais connu ni reconnu le moindre mouvement crédible de stagnation dans la moutarde: peut-être est-ce parce que nous, Bourguignons, sommes les Français Les Plus Purs, parlons la langue la plus correcte, blabla, je divague bien sûr...

Ce soir-là, notre point commun sans doute, c'est que nous nous serions bien tous dispensés de ce déballage d'identité; mais il se trouve qu'elle est remise en question d'une façon si radicale, que chacun se retrouve à s'expliquer comme il peut de sa francitude.

Le discours se termine parce qu'il pleut.

23:30. Je redescends sur Saint Jean, il y a foule. Je dîne dans un bouchon pas trop piège à con; plus de tablier de sapeur, j'ose la quenelle; la serveuse me drague à mort.

Chaque chose en son temps: une fois passé le côté luxe et caprice d'une soirée improvisée, il va falloir maintenant se poser la question du retour sur Paris ou de la nuit sur place.

Bien naïf je constate que le concept de train de nuit a essentiellement disparu; il semblait pourtant que pendant mon service il m'arrivait de voyager pour quinze francs en partant à deux heures du matin, plus maintenant. Prochain train, 05:46 à Perrache.

Je déniche un hôtel pas loin avec mon iPhone; vu l'emplacement, je ne rêve pas trop d'y trouver une chambre là comme ça, mais quand je demande au réceptionniste de me diriger éventuellement vers un collègue, il me rit presque au nez: tout est complet depuis Mars pour ce soir-là.

Je commence à ressentir comme le stress du traquenard; d'autant plus intense que mon orgueil de cadre sup-posément intelligent m'interdit, par construction, de me laisser prendre au piège d'une erreur prévisible.

Je tente sans trop y croire le service Emergency Couchsurfing e-mail et c'est mort. La gorge un peu serrée, la quenelle passe de plus en plus mal, le genre de situation où l'allergie et la crise d'urticaire ne sont pas loin, et d'ailleurs, je n'ai pas ma polaramine.

Cela dit, une hospitalisation d'urgence fournirait ipso facto un point de chute décent, et gratuit; cette note humoristique me fait retrouver des idées plus claires. J'envisage aussi le déclenchement d'une garde à vue pour un prétexte quelconque... et même, de rentrer dans le jeu de la serveuse, dans la serveuse, chez elle quoi, enfin un endroit pour dormir.

23:55. Je prends un pousse-café lourdement alcoolisé pour retrouver un peu de gaîté; mais comment donc font les cadres mobiles pour se sentir à l'aise en tournée? La réponse semble être que les hôtels sont conçus non pour être uniques; mais tous semblables en aménagement et prestations, afin de créer à la longue une familiarité avec les lieux.

Eurêka! me revient à l'esprit l'annonce de l'ouverture du Sun City Lyon au printemps 2010. Le Sun City, sauna gay numéro un à Paris, pendant quelques années, c'était mon rituel du dimanche, de tous les dimanches à Sébastopol. Je constate que celui-ci ferme le mercredi soir à 03:00; ce qui me laisse la possibilité de traîner aussi dans le meilleur club gay de Lyon qui ferme à 05:00 et de là, se diriger tranquillou vers Perrache et dormir dans le train. Programme plus sexy que dormir sur un banc ou faire cinq fois le tour du parc de la tête d'or. Exécution.

00:30. Le sauna est absolument magnifique. L'aménagement et la décoration dépassent très largement en abondance et qualité, ce qui est nécessaire pour créer l'ambiance propice à une poursuite triviale sur une thématique érotisme à l'indienne. Qui plus est toutes les installations sont encore neuves, c'est à dire libres des moisissures et mandragores qui irrémédiablement abondent dans cette soupe de germes que constituent un hammam et ses abords humides. Un écriteau rappelle gentiment qu'il est interdit d'avoir des rapports sexuels dans la piscine; il n'y a finalement que les écrans télé diffusant des pornos qui pourraient mettre la puce à l'oreille d'un hétéro égaré.

Il y a quatre clients, moi y compris. Pas très surprenant: il n'y a que les acharnés et les stewarts en décalage horaire dans ce type d'établissement, en province, la nuit. Aucun n'est à mon goût, alors je prends l'endroit pour ce à quoi il est normalement destiné: bain à bulles, sauna, hammam, bain à bulles, sauna, hammam, etc, jusqu'à...

03:00. Je me presque fais jeter de l'entrée du United Café. Beaucoup plus de monde et plutôt jeunes. C'est une soirée messages, chacun a son petit numéro et un des serveurs circule pour distribuer des propositions écrites de plans plus ou moins détaillés. In fine le 56, c'est à dire moi, ne recevra aucun message. D'emblée, la situation se bloque dans le pattern de drague le plus moisi, c'est à dire que la cible la plus intéressante, un blondinet aux yeux gris clairs, adresse à peine un regard valant un bref ACK de ma présence sur le site, et reste à se trémousser (sur un podium, devant une glace, avec ses potes); tandis qu'il est clair que la seconde cible, plus facile à atteindre, ne contrebalancerait pas en satisfaction l'agacement du ratage de la première. Rien ne sert d'insister ou tenter un plan décevant. J'étais venu pour Marie, de toute façon le reste c'est du bonus. J'échange quelques mots avec un gars très bien fait du Venezuela. Je circule pendant deux heures entre la piste et le bar et je me fais draguer par des mecs immondes.

04:40. Je me dirige vers le vestiaire où je retire mon dufflecoat, m'habille et mets la main sur la porte. Le conte de fée commence ici. Un blondinet aux yeux gris clairs me saute dessus littéralement, dans le style irrésistible du bondissant zébulon et me demande de rester. Je lui réponds je suis désolé j'ai un train à prendre. Il se décompose de surprise et déception mêlées et me supplie de le ramener à Paris. Il n'a pas l'air bourré pourtant, peut-être simplement, fou; tout en calculant mon décompte de RTT je lui concède de prendre le train en fin de matinée, il prévient les deux amis qui squattent chez lui de nous laisser trente minutes et on y va.

Vingt ans, C. est roller à Carrefour avec juste un BAC L et il en a ras-le-bol de Lyon. Je reste sur mes gardes en essayant de ne pas le montrer tant je doute de ses motivations affectives; je ne crois guère aux miracles. Il habite sur les hauteurs de la Croix-Rousse un studio rikiki avec un clic-clac de 140 et c'est pas bien rangé. Il m'explique qu'il ne peut pas vivre sans la télé et met un DVD de Florence Foresti dans la playstation, ce qui, ajouté au timeout de trente minutes, représente un certain challenge à mes yeux.
«Les amants de l'aurore
Se donnent encore
Dans des lits froissés
Au cœur qui cogne encore
Est-ce l'amour ou la mort
Qui les gardent enlacés
Ils ont au fond des yeux
Des rêves que j'rêvais fort
Pour que tu restes encore
Quand l'aube nous gardait tous les deux»
[Le lecteur remarquera la subtilité avec laquelle je donne un alibi poétique à l'action, tout en en faisant l'ellipse.] Ses deux potes, un autre garçon gay et une jolie blonde hétéro d'une vingtaine d'année arrivent finalement. À nouveau, ces jeunes me surprennent: que font-ils en rentrant de boîte?

05:30. Vont-ils dormir? non, ils décident de regarder une college comedy avec Paris Hilton. Bien que fan de Bigard, je trouve le propos au delà du grossier, orienté dès les cinq premières minutes sur l'effet comique d'une inversion accidentelle de fonctionnement d'une chasse d'eau --- alors je m'endors serein --- en fait on s'endort tous en tas, comme des chiots dans un panier --- tout ceci est très mignon.

Ce qui rendrait le plus perplexe un regard extérieur à propos de ce texte, c'est de comprendre comment un mec de 36 ans peut se retrouver dans un pieu avec trois de 20, au hasard d'une rencontre. Ou alors, comment une fille peut se réveiller fraîche et virginale en de telles circonstances. Moi ce qui m'échappe c'est surtout pourquoi Paris Hilton.

09:00. Je fais un bisou à C. et je l'invite à squatter à Paris quand il veut. Il insiste beaucoup pour un SMS quand j'arrive.
«On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid»
09:30. Bordel maximum à la gare de la Part-Dieu. Télescopage des TGV, catastrophe météo. J'arrive à Paris à quatorze heures et j'envoie un petit SMS.

mardi 12 octobre 2010

Déconstruction du néologisme: islamophobie

Il paraît important, dès lors que le contexte oblige tout individu responsable à s'aventurer intellectuellement en terrain glissant, de bien faire la différence entre ce dont il est, ou pas, légitime (voire permis) de débattre.


Si les propos racistes sont (selon moi) absurdes et d'un autre âge (qui plus est, interdits en France par la loi Gayssot), rien n'empêche le constat de nuances culturelles entre des groupes (cf. Le déni des cultures), qui peuvent s'aggraver en oppositions irréconciliables; ni même l'établissement de hiérarchies, relevant à la fois du fait et de la subjectivité (et j'apprécierais qu'en France on soit, en premier lieu, sensible à la culture de ses nationaux).


Pour illustrer, tout en amenant le dernier angle d'attaque: les sociétés occidentales sont supérieures en ce sens qu'elles ont durement lutté pour atteindre un stade où la critique des idéologies et religions est, également, permise.


Partant, la rhétorique d'opposition à ces débats s'attachera désespérément à établir que vous avez franchi la ligne jaune, par procès d'intention, ou en déformant vos propos jusqu'à les faire tomber dans le champ de la loi Gayssot.


Le texte qui suit n'est pas de moi, mais d'un contributeur fdesouche.com sous le pseudo Father McKenzie, dont la plupart des textes sont plutôt édifiants. On peut le retrouver dans son contexte ici.


«Revenons aussi sur ce terme d’islamophobie, néologisme incapacitant forgé par les islamophiles à destination des crétins politico-médiatiques ignorant des bases de la propagande sémantique et qui l’ont avalé tout cru comme une loche bouffe un hameçon.

Ce petit bijou de
novlangue a un plan de fabrication un mode d’emploi et un but. Le prototype en est le mot Xéno-phobie, peur de l’étranger, par extension crainte irraisonnée et par extension encore détestation puis par une expansion césarienne cette fois-ci: acte ou opinion exprimée haineux envers un étranger ou un groupe d’étranger en cette qualité. La loi française condamne la xénophobie. D’évidence elle ne condamne pas une crainte, ni une opinion secrète jamais exprimée, on voit donc que la dernière définition est la bonne et que deux critères, au moins, sont exigés pour constituer la xénophobie, sa manifestation concrète par une expression ou un acte et l’aspect haineux ou susceptible de provoquer volontairement la haine envers ledit Xenos, l’élément de volontarité coulant de source est non spécifique à ce délit.

Quand au Xenos, il couvre l’étranger en tant qu’individu ou groupe d’individus, il ne couvre évidemment pas les concepts, les idées, les êtres imaginaires, les productions intellectuelles, d’un individu ou d’un groupe d’individus. Il est interdit d’appeler à la haine envers les Bretons ou «un Breton en tant que tel» mais il n’est pas interdit d’affirmer que l’on déteste les crêpes, que l’on souhaite l’interdiction du biniou ou que l’on veut exterminer les Korrigans.

De même, l’interdiction de l’expression de la haine n’implique pas l’obligation d’aimer.

Sous cet éclairage on voit mieux comment et pourquoi ce mot d’islamophobie a été construit et pourquoi il a été, à l’instar de tout le vocabulaire incapacitant (sans-papiers, jeunes, double peine, racisme…) instillé de façon normative auprès du grand public sans défenses intellectuelles dans le cadre d’une subtile manipulation mentale. On sait depuis Orwell que celui qui tient le langage tient le pouvoir en délimitant le bien du mal et que ce charme permet d’inverser le sens des mots et les valeurs, voire de supprimer des éléments du réel car ce qui ne se nomme pas, ne peut se conceptualiser.

On a voulu fabriquer un mot-valise afin d’en charger les compartiments avec des armes paralysantes. On a opéré un glissement de sens. L’Islam n’est pas un individu ou un groupe d’individus, c’est une religion, un concept immatériel. Une religion n’a pas de système nerveux, elle ne peut pas souffrir il n’est donc pas criminel de l’attaquer ou de la détester et de le faire savoir. Quand au suffixe “phobie” il a l’immense avantage de faire passer le rejet pour une névrose (au passage on ne voit d’ailleurs pas comment une névrose pourrait constituer un délit) déqualifiant ainsi l’adversaire par un processus bien connu des totalitarismes qui va de la médicalisation des opinions à l’animalisation de l’adversaire pour aboutir à la transformation en choses des opposants puis à leur liquidation ou gazéification pure et simple. En même temps ce mot de “phobie” permet d’instaurer une limite floue entre rejet et manifestation haineuse factuelle permettant d’adapter la répression à toutes les circonstances.

On voit donc que ce mot est une arme métapolitique, fabriqué par un glissement de sens à partir de deux suffixes bien choisis et dont la réunion opère l’équivalent d’une arme binaire de destruction massive dont l’objectif est la liberté d’exercer la moindre critique sur un concept, l’Islam. Il n’a rien à voir avec les mots similaires utilisés par le législateur et qui ont été choisis pour protéger les hommes des fruits de la haine et pas les idées de la critique acerbe ou du rejet.

Un piège grossier.

Je note d’ailleurs avec amusement que depuis que je tape ce texte le mot islamophobie apparait en rouge, visiblement il est aussi récent que les intérêts en France de ceux qui s’en servent et personne n’avait ressenti l’utilité de le construire avant qu’un Islam jusqu’ici discret n’émette des prétentions à imposer des restrictions aux libertés. Il a l’ancienneté et la légitimité ici de ses propagandistes salafistes et wahabites, c’est à dire pas grand-chose et le correcteur d’orthographe de Windows l’ignore, il a bien raison et nous devrions nous en inspirer.»

Father McKenzie, 16sep2009

Me voilà réconcilié avec Word.

mercredi 6 octobre 2010

Cantat contre cheveux ras

une confrontation utile entre L'iditenté (sic, Têtes Raides et Noir Désir, Gratte-Poil, 2000) et Casse sociale (Vae Victis, Hors-la-loi, 2000).

Question au lecteur: où sont les plus gros faux-culs? (indice: lesquels se sont fait le plus de tunes?)

***



Qui?


Curieux cas que Bertrand Cantat, dont j’ai tous les albums et dont je guette la réapparition prochaine sur scène avec Noir Désir. Un groupe de rock les plus créatifs des 20 dernières années, des albums sans une piste à jeter, un maximum d’énergie sur scène, le riff chromatique impossible de Tostaky. Je voudrais mettre de côté le message politique, aujourd’hui un message suiviste; ce qui m’intéresse chez lui c’est sa façon d’exploiter la violence radicale dans un contexte artistique, comme Prokofiev le fait aussi dans un registre différent (Concerto piano no.2); epsilon plus loin et c’est Riefenstahl. On se repassera avec plaisir La chaleur (1989... «c’est le soir où le vent s’est levé...») et éventuellement, on y verra une prophétie. À ne pas écouter au volant, mais sans complexe, car art et morale font mauvais ménage.

Il s'associe pour cette chanson aux Têtes Raides, que je connais beaucoup moins, évidemment la chanson Ginette («tôt ou tard ça va s’écrouler...» juxtaposition de fragments d’ambiance, Indochine fait ça aussi, moins bien) là on est dans le lyrisme popu,

Évidemment l’alliance des deux accouche d’un scud de sentimentalisme idéologisé, avec un fond rock efficace, que voici:



Les clans des rues les clandestins
Les cris des chiens hurlent à la ronde

Chouette, ça commence dans un taudis
comme du théâtre serbo-tchèque
on va sûrement dans ce cadre
nous présenter des choses édifiantes

J'suis pas inscrit sur la mappemonde

Y a pas d'pays pour les vauriens
Les poètes et les baladins
Y a pas d'pays
Si tu le veux
Prends le mien


carton jaune!

Mais l’idée est intéressante, non pas d’un partage, mais d’un troc de pays.
Tu m’échanges ma CNI contre ta... euh... attends... je réfléchis


Que Paris est beau quand chantent les oiseaux

Que Dijon est beau quand roucoulent les pigeons.
Que Kabul est belle quand chantent les tourterelles.
«Et gai rossignol et merle moqueur...»
la chanson ne dit pas où ils chantent ceux-là.

Ça doit être du yaourt pour faire passer...

Que Paris est laid quand il se croit français

carton rouge!
objection: Paris (prononcé [paʁi] ) est la capitale de la France.


Avec ses sans-papirs
Qui vont bientôt r'partir

bien entendu, papir rime à l’allemande c’est plus sympa.
Fumiers d’allemands (mais pas d’amalgame, ne stigmatisons pas)

Vers leur pays les chiens
On a tout pris chez eux y a plus rien

schlack! schlack! (bruit du colonisateur qui se mortifie)

De rétention en cale de fond

on dit fond de cale en céfran

J'en ai même oublié mon ombre

Emprunt à Lavilliers («J’ai oublié jusqu’à mon nom»)?

Je promène moi dans vos décombres


On m'a donné un bout de rien

schlack! schlack! (bruit du constructeur de HLM qui se mortifie)

J'en ai fait cent mille chemins
J'en ai fait cent
J'en ai fait un

100101 message binaire qui n’est pas sans rappeler
les 1001 nuits donc islamiste (je rigole)


Un chemin de l'identité
L'iditenté l'idétitan
L'y tant d'idées à la ronde

La chanson préférée des orthophonistes.
Le procédé est le même que la contrepèterie,
mais puisque les variations ne sont ni vulgaires ni drôles,
voire tirées par les cheveux et vides de sens,
ça peut faire penser avec le bénéfice du doute à de la vraie poésie.

Je préfère quant à moi la chanson L’état t’encule des punks à chien


Et dans ce flot d'univériens
J'aurai plus d'nom j'aurai plus rien



Je dois être un salaud parce que cette perspective ne m'inspire guère...
Emprunt improbable à la chanson Les Partisans?
(«J'ai changé cent fois de nom / J'ai perdu femme et enfants / Mais j'ai tant d'amis»)

Dis-moi c'est quand que tu reviens



Plagiat de «Dis, quand reviendras-tu?» (Barbara) en FLE français langue étrangère


Que Paris est beau quand chantent les oiseaux
Que Paris est laid quand il se croit français

Avec tous ces champs d'tir
Et tous ces fous du tir

Un jeu de mots m'échappe

Y visent pas que les lapins
C'est plus du gros sel
C'est des tomahawks

Il vole à une vitesse sub-sonique de l'ordre de
900km/h (environ mach 0,7) et a une portée maximale de 2500km

Ou des missiles sol-air

Ce sont des missiles légers (15 à 20 kg pour la munition),
tirables à l'épaule, mis en œuvre par deux hommes, comme le Mistral,
le FIM-92 Stinger ou le 9K32 Strela-2 par exemple. Leur portée n'excède
pas 5km. Ils sont très rapides (Mach 3 environ). Ils possèdent généralement
un système de guidage infrarouge. Certains utilisent un guidage laser,
comme le SAAB-70 suédois par exemple.

Ou des skuds

Le scud R-17, fut quant à lui déployé à partir de 1965 et était capable
de lancer une charge utile (ogive explosive ou à fragmentation, mais
aussi arme chimique ou nucléaire) d'une tonne à 300 km
(contre 130 km pour le Scud A).

Ok, on a vu la posture,
c’est donc l’impuissance du
poète
contre les ordures
infâmes armés
jusqu’aux
dents

Et moi avec mon pistolet à bouchon
Je pars au front

Menteur.

Tu le sais bien que ta chanson
elle rentre comme du beurre dans les petites têtes des lycéens.
Tu le sais bien qu'elle peut toucher, en une fois,
plus de victimes que tous les missiles précédents.

Paris sera beau (ad nauseam)





Qui?


Quand on voit le petit angelot sur la vidéo précédente, et le gros poing tendu sur celle-là, il y a comme un indice aussi, sur le message d'amour sous-jacent.

Franchement, pas assez de données sur les individus, Vae Victis, plus tard reformés sous le nom Île de France; font partie de la mouvance Rock Identitaire Français, dont chacun sait que «le véritable but [...] est d'attirer la jeunesse dans les bras de l'extrême droite.»

Évidemment, tous les skins de France se retrouvent discrétos aux concerts de IDF («Je suis né pour tuer le bourgeois qui est en moi» commence à y avoir du boulot en ce qui me concerne) mais ça n’empêche pas de prêter l’oreille à ces chansons nauséabondes.

La musique n'est pas désagréable. Il y a eu bien du progrès depuis la boîte à rythme cracra de béru



Ton cas est bien trop banal
Pour qu'on s'intéresse à toi
Tu es né au mauvais endroit
Le tout sur fond de crise sociale






noter la forme stricte, et les rimes bien nettes.

Un père aux abonnés absents
Et une mère sans argent
Une école d'incompétents

message réac, j’aime.
Tout ça c'est trop pour un enfant





carton jaune: appel aux sentiments.

Mais aujourd'hui tu as 20 ans
Et tu es déjà déclassé
Pas d'étrangers chez tes parents
Mais tu n'es toujours pas intégré.

Trop seul, trop pâle,
Trop seul pour qu'on te craigne,
Trop pâle pour qu'on te plaigne.

carton rouge: le faf pris en flag' de discours victimaire inversé.
on avait dit mort aux vaincus.
faut choisir entre se plaindre et combattre.

Tu vogues de jobs en petits boulots
La société t'a oublié
Tu n'as vraiment pas eu de pot
Tu n'es pas né sans papiers.

c'est vrai.
Pour cause de rentabilité
Il va falloir te sous-payer
Travailler même le dimanche
Sinon t'auras qu'à faire la manche. 


T'as intérêt à marcher droit
A ne pas faire de faux pas
Car c'est à toi qu'on demandera
Des sacrifices à tour de bras.

yes!
La société est cloisonnée
Plus moyen de se regrouper
Les syndicats sont désertés
Les employés sont oppressés.

Emprunt? Dutronc «Les journaux sont imprimés. Les ouvriers sont déprimés.»

Au nom d'une libre concurrence
Tu subis la loi du marché
Abandonne toute espérance
Sois déjà content de travailler

Enchaînés à leur boulot
Les Français sont résignés
Mais toi tu refuses d'être un veau 







Je refuse d'être des veaux
Tu as envie de lutter.

A la bourse les cours ont chuté
Il va falloir te licencier
Ces milliardaires qui spéculent
C'est toute ta vie qui bascule.

La rime appelle une blague mais c'est pas dans l'esprit


Ils ont ouvert toutes les frontières
Pour mieux partager la misère
Pour engraisser les actionnaires
Et pour mieux baisser ton salaire.

Tout est dans l'optimisme final.

lundi 20 septembre 2010

Il faut sauver le soldat Quentin






Dans les aspects originaux et les plus sympathiques de fdesouche.com, on trouve un fil de discussion Français de l'étranger, qui invite ceux dans cette situation à s’épancher (dans quel pays êtes-vous installé? Depuis combien de temps? Pour quelles raisons avez-vous quitté la France? etc). Le Français de France a bien compris qu’entre les murs, c’est plutôt mal vu d’exprimer un sentiment patriotique --- le débat sur l’identité nationale? nauséabond! --- il faut donc, pour récolter quelques bribes de sincérité, un peu d’émotion, aller tendre le micro aux poissons qui ont sauté hors du bocal.
Le résultat est intéressant. Souvent la raison du déplacement est professionnelle; et comme un employé qui démissionne se sent libre de charger la barque dans laquelle il n’est plus --- ces Français de l’étranger vident leur sac. En passant, ils donnent les conditions selon lesquelles ils voudraient bien revenir, et c’est pas gagné quand ils vivent aux USA, perspective du fisc etc...
J’y ai goûté moi aussi, de 2006 à 2008, en Californie, exilé de luxe dans un pays de luxe. En passant mon temps à m’exprimer de façon technique, factuelle, et suffisante, je voyais mon niveau en anglais langue étrangère stagner désespérement (pas moyen de faire de l’humour), et simultanément mon expression en français s’émousser, pas simplement l’oubli des mots, mais celui des tournures, des idiomes; c’était en fait un rétrécissement de l’esprit. Avec un groupe d’amis on partait le week-end pour faire 800km de voiture, traverser le néant pour atteindre des parcs magnifiques... sans pour autant avoir fait l’équivalent en France auparavant. En fin de compte j’ai préféré rentrer, c’était Paris by night qui me manquait le plus, enfin c’est ce que je croyais en prenant le vol retour. 

Aujourd’hui j’ai une chouette caisse américaine toute plate, qui va bien pour faire des boucles de 2000km Paris-Saint Flour-Millau-Apt-Nice; je pense que Paris est un tout-à-l’égout culturel, et que rien n’est plus beau qu’un lever de soleil sur Castellane hors saison touristique.

Pour sortir de la béatitude égocentrique, revenir à ces témoignages écrits, je voudrais en reproduire un ici in extenso
«Bonjour, je m’appelle Quentin, je suis né à Paris 13ème d’une famille française plutôt de gauche et j’ai 18 ans depuis deux mois, et suit parti le lendemain de mon anniversaire. Pourquoi ??? Parce que j’ai l’impression d’avoir grandi dans un quartier isamico-chino-africain, ou les seuls jeunes qui criaient, tagaient, et foutaient la merde, c’était ces jeunes issus de l’immigration. Ayant toujours été en minorité raciale, que ce soit à l’école publique, au centre aéré, à mon cour de karaté ou dans la salle du médecin j’ai toujours été en minorité. Et je vous rappelle que j’habitais dans le 13ème, j’habitais pas en seine-saint-denis. Certains pourraient me trouver fuyard et lâche, mais je rappelle que la plupart des gens de ce site on plus l’âge de mes parents que celui de mes potes, et que par conséquent, c’est plus facile de se battre pour quelque chose qu’on a vu disparaitre et non pour quelque chose qu’on imagine avoir exister avant nous. Je suis, au cas ou je ne l’aurais pas dit, en Angleterre même si je profite des vacances pour revenir deux-trois jour en France. J’adore l’Angleterre, et je ne viens pas ramener ma France dans leur pays, je suis content de voir des anglais quand je vais en Angleterre, des femmes africaines en tenus colorés quand je vais au Togo, et je suis persuadé que les anglais aimeraient aller acheter leur pain dans une boulangerie française, et se faire servir par un français blanc qui parle deux mot d’anglais avec un accent pathétique, tout simplement parce que c’est ce qui définit la France, et c’est plutôt marrant. A l’heure d’aujourd’hui je ne reviendrais en France que quand les gens commenceront à se bouger le cul. Car toute ma vie les blancs se laissaient faire comme des tapettes et ya que moi qui me défendait. Alors je vous en suplie, on est déjà en minorité visible incontestable , n’attendons pas d’être en minorité statistique pour réagir car il sera évidemment trop tard.
France je t’aime !!!»
Assez poignant évidemment, enfin c’est comme ça que je le ressens; pour un site où la plupart des commentaires viennent de quarantenaires brutaux et vindicatifs, ça calme un peu le jeu: on n’imagine pas Quentin participant à une ratonnade.

C’est assez défaitiste de ma part, mais je pense hélas que ce texte est un faux et Quentin une parabole outrancière... car je suis un peu manipulateur moi-même, et je pourrais en pondre une douzaine dans ce style; ce qui me coûterait le plus, serait de les saupoudrer de fautes d’orthographe pour rendre vraisemblable l’écrit d’un individu d’après la mort de l’enseignement du français.

Et je ne pense pas qu’un jeune de 18 ans, qui toute sa vie a vécu dans le bourrage de crâne de la novlangue, puisse conceptualiser «quelque chose qu’on imagine avoir existé avant nous».

Ce quelque chose, ce serait l’ambiance de films comme Le cercle rouge (Melville, 1970), Nada (Chabrol, 1974), L’instinct de mort ou L’ennemi public no.1 (Mesrine sur la période 70-80 dans un film de 2008): ils étaient bien boudinés dans des chemises impossibles et des voitures pourries, et pourtant ces bandits me paraissent aimables par rapport à ça.

Alain Finkielkraut jugeait en 2007 que les étudiants étaient séniles: et c’est aussi mon impression, c'est à dire que tout sursaut identitaire, aujourd’hui, n’a de sens que par déférence envers les générations précédentes. 

Quentin, si tu existes, viens me démentir...

jeudi 26 août 2010

Naissance d'un souchien

Ça fait quelques années que je préfère rester au bureau en été et prendre mes congés en octobre. Célibataire, peu de stress, ma vie s'écoule paisiblement et je deviens sensible à l'air du temps; l'atmosphère, les saisons, la pluie, le vent, comme un trentenaire houellebecquien un peu pastel et quarantenaire en sursis.


Souvent pendant ces périodes je poussais le vice jusqu'à me délecter du journal de 13h de Jean-Pierre Pernaut qui sait donner du sel au néant de l'actualité du mois d'août en France; trois minutes, les gros titres sur le dernier accident de bus sur l'A6, et puis hop, tournée des plages, des petits villages, des petites traditions rigolotes, on part à la Baule, Rocamadour, La Rochelle, Étretat, tourisme virtuel au galop. En réalité il ne se passait rien et puis c'était l'automne.


Cette année, surprise: point de terroir, mais grand coup de frais idéologique --- à vrai dire ça sent la poudre à plein nez, et pas celle qui fait sourire Laurence Ferrari (1). Ça a commencé avec le pugilat du foot en Afrique du Sud (2), la France risée du monde; et continué avec l'assaut des Tziganes contre la gendarmerie de Saint-Aignan (3), les émeutes de Grenoble pour soutenir un braqueur (4), tant et si bien que Sarkozy s'est fendu d'une intervention (5) fin juillet à la préfecture de l'Isère peu convaincante dans ses conclusions, mais historique dans sa formulation:


pour la première fois en France, un homme politique majeur hors FN osait faire état d'un lien entre immigration et criminalité. Cette idée était en gestation sur la scène médiatique depuis le début de l'année, dans les paroles d'Éric Zemmour (6), dans les interventions d'Alain Finkielkraut (7); ces penseurs néo-réac (8) qui ont assez d'aplomb, d'alibis, d'arguments et de courage pour étayer convenablement de tels propos hors toute appartenance à l'extrême-droite et en face de... personne (9); jamais on n'aurait cru que cela percolerait aussi vite pour prendre la mesure d'un séisme identitaire.


Un sondage (bidon?) tombe à point trois jours plus tard (10) qui fait état d'une adhésion massive (jusqu'à 80%) de la population aux propos du Président. Une partie de la presse, le centre, toute la gauche, une bonne partie de la presse internationale se dresse --- on s'y attendait --- dénonçant pêle-mêle: populisme nauséabond, lepénisme, expulsions de la honte, rafles, retour des heures les plus sombres de la France(TM), Vichy, le fascisme, la gestapo, l’hydre, bref (11), tous ces épouvantails qui permettent de tuer avec deux syllabes NA-ZI tout embryon de débat, s'asseoir sur la boîte à camembert et conclure que en réalité --- tout va bien.


Je ne pense pas que tout aille bien, et j'ai l'impression d'être la belle au bois dormant se réveillant avec une bonne gueule de bois. Il y a quinze ans, j'évoluais invincible au milieu d'une jeunesse dorée sur le plateau de Polytechnique, et il y avait quelques ahuris (catho) qui faisaient du social à Massy. Et au fond d'une barre de Massy il y avait une fille de 14 ans Diam's, avant qu'elle devienne pit-bull (12).


Internet tombe à pic pour offrir à ce malaise une caisse de résonance sans autre pareille (13). En gros, tout se sait en dix minutes et les videos les plus trash n'y périment jamais (14); avant il y avait un dialogue entre les unes des journaux sur papier --- maintenant tout le monde gueule ensemble et Google trie automatiquement ceux qui sont de gauche et de droite, on se demande comment il fait tellement tout est pareil; avec toutefois quelques difficultés pour une nouvelle catégorie, sur laquelle nous reviendrons.


On apprend sur Internet que deux CRS ont été tabassés (15) il y a deux jours dans un train, alors qu'un papy a fait échouer un braquage début juillet (16), et qu'un autre papy, papy René, est gardé en détention pour avoir défendu son domicile façon far-west (17). Ceux-là même à qui Martine Aubry voudrait coller un suppo dans la société du Care (18), deviennent les symboles d'une France malmenée qui se rebiffe à 73 ans.


On y constate le fossé grandissant et irréparable entre la Gauche (les hommes politiques) et la gauche (la rue) dans le bombardement de commentaires incendiaires sur un article dégoulinant dans lemonde.fr (à Créteil, la cité des habitants heureux (19)) ou un article de liberation.fr à la limite du poisson d'avril (Pour les Cinq de Villiers-le-Bel (20)). Face à cela, on est désarçonné par la sincérité et la cohérence (21) du discours d'extrême droite, je n'ai pas dit pertinence.


On trouve enfin sur Internet ce site, fdesouche.com, encore un «miroir que l'on promène le long du chemin» (22). Un miroir qui, exprès, comme le coq a les pieds dans le fumier, ne reflète que des faits divers odieux et barbares imputables à une partie des immigrés, d'autant plus odieux et barbares qu'ils sont avérés, quotidiens et révélateurs; un site paraît-il, instrumentalisé par le Front National (23).


Les commentaires des lecteurs y sont bien bourrins, orduriers, racistes, théoriquement interdits, mais en substance, guère différents des commentaires de youtube (24) ou des portails web de journaux sans robot de modération-par-mots-clefs, c'est à dire qu'ils sont la soupape de sûreté d'une partie de l'opinion à qui on colle d'office une muselière.


Mais alors qui sont ces gens qui viennent aux jeux du cirque sur fdesouche? On aimerait tant qu'ils soient du FN pour simplifier. Que ce soient des fachos, ou des skins (25) comme ça on serait sûrs qu'ils sont les méchants (36).


On remarquera certes que les commentaires de fdesouche ne sentent pas la rose, mais ils ne sont jamais: antisémites, homophobes, sexistes, passéistes, ou écrits comme du rap; plusieurs commentaires prennent même la défense des gitans français (26). Le soutien inconditionnel des lecteurs à la minorité des assyro-chaldéens (27) révèle un certain degré de culture générale, lève les doutes sur l’hypothèse d’un racisme contre les non caucasiens.


La réalité est ailleurs. Les plus virulents, sont des enfants d'immigrés de 2ème ou 3ème génération (petite souche donc) qui sont encore en lune de miel avec la France (28), ou ceux qui savent, pour l'avoir fui, ce qui arrive en vrai quand l'Islam passe à l'action.


Les autres, qui n'ont pas la chance de compter dans leur pedigree le moindre métèque (35), les fins de race, sont comme moi plus discrets, en train de soigner de ce cancer de soi --- qui veut qu'on devrait se flageller d'un podium de natation blanc comme un linge (29), raser les murs devant un boeuf fièrement halal (30), feindre un ramadan de complaisance (31), faire l'autodafé d'Astérix en Corse (32) et Tintin au Congo,


Il y a enfin sur ce site, quelques étrangers (28) qui, de chez eux, regardent la France interloqués, et, en toute objectivité, nous somment de nous secouer en tant que peuple: Canadiens, Suisses, Belges, Roumains, Portugais, Koweiti, Algériens (33).


Que veut le souchien (34) alors? Souvent, on a l'impression qu'il veut Marine 2012, et en même temps n'y croit pas vraiment, parce que même Marine sans haine, et si radieuse en moment, ne suffira pas à faire repousser d'un coup une fierté nationale piétinée depuis un demi-siècle par ses dépositaires.


La pétition pour libérer papy René --- qui marque bien une crise de confiance dans l'organisation politique, par ce que c'est une pétition, parce que ça sent le roussi quand les citoyens revendiquent l'auto-défense (40) --- vient de passer 10000 (vraies) signatures (41) en une semaine, un record du site petition.be. Cet insipide et vague substrat que j'oserai appeler: nous, va-t-il retrouver en lui-même son acidité naturelle? Qu'enfin, un (ou une) guignol en burqa récolte ce que son ivrognerie religieuse (42) mérite: au mieux l'hilarité, au pire une paire de gifles (43) de retour au bon sens, correction immédiate dans les mains de l'homme ou la femme de la rue; qu'on puisse rire de façon décomplexée des bonnes blagues de Poutine (44), être admiratif du spectacle d'un blindé américain qui lamine un taxi (45)...


***


En attendant la révolution, le mois d'août se termine tranquillement sur le lynchage de Liès Ebbadj (46) et du rappeur Abdul X (le pauvre, son vrai nom c'est Pascal (47)), qui sans doute l'avaient bien cherché, mais aussi sur une escalade de faits divers sordides (48) qui mèneront bientôt je pense, au sacrifice d'un poulet (49). L'expression est atroce et barbare --- comme le sont nos agresseurs, qui ont bien compris que nous sommes, en l'état, sans défense.


***


Emmanuel M, 26 août 2010 












Genèse de cet article


Je l’ai fait relire par quelques amis avant publication.
J’ai reçu cette question: «Qu'est-ce qui te motive à écrire?»


La réponse n’est pas, comme le chanteur d’I am suggérait à propos d’Éric Zemmour, qu’un jour tout petit je me sois fait chiper mon pain au chocolat par un rebeu.


Ce n’est pas un coup de tête, ça fait des années que mes idées se stabilisent sur cette question, mais la libération de la parole date pour moi de cet été. Depuis deux mois je ne fais qu’essayer de donner une forme recevable à une intervention sur un sujet difficile.


Je travaille depuis dix ans dans une multinationale basée aux USA, où les Français sont une minorité. Le travail d'ingénierie dans un contexte multiracial et multiculturel est mon quotidien, et c'est un quotidien sans heurts entre gens compréhensifs.


Je ne veux pas connaître à nouveau les niaiseries geignardes du 21 avril 2002 «J'ai vu, les larmes aux yeux, les nouvelles ce matin. 20 pourcent pour l'horreur» auxquelles j’avais d’ailleurs participé. Je voudrais que les gens parlent entre eux et comparent la France aujourd’hui, ne serait-ce qu’à celle de leur enfance; qu’ils comprennent qu’il vaut mieux se préparer à des choix pénibles.






Références


(1) mauvaise blague. Mais j’en veux à Laurence Ferrari de son interview obstinément sotte de Frédéric Mitterrand et, en général de faire une aussi mauvaise prestation journalistique dans le créneau qui touche le plus de monde


(2) http://www.dailymotion.com/video/xds2ma_finkielkraut-et-domenech_news «J’hésite entre le rire et les larmes, ces joueurs ne sont pas seulement odieux, ils sont grotesques. (...) Une bande de 11 petites frappes ça ne fait pas une équipe qui nous représente. (...) Un processus de décivilisation est à l’oeuvre (...) on voit l’esprit de la cité se laisser dévorer par l’esprit des cités.»
http://www.fdesouche.com/121450-va-te-faire-enculer-sale-fils-de-pute


(3) http://www.fdesouche.com/126026-loir-et-cher-une-gendarmerie-attaquee-a-la-hache-par-des-%C2%AB-gens-du-voyage-%C2%BB.
Aussi http://www.in-nocence.org/index.php?comrss=872 Renaud Camus: «Sauver les apparences ne s'accomplit qu'au prix d'un refus d'affronter le réel, comme ces gendarmes de Saint-Aignan, dans le Loir-et-Cher, qui ont préféré se claquemurer au cœur de leur gendarmerie pendant l'assaut qu'elle a subie de la part d'un groupe furieux.»


(4) http://www.fdesouche.com/125801-grenoble-tensions-dans-le-quartier-de-la-villeneuve. En plusieurs épisodes. Mon préféré c’est «On dit ici qu’un flic du Raid a eu dans la jumelle de son fusil un voyou perché sur un toit avec un lance-roquettes. Et qu’il n’aurait pas reçu l’ordre de tirer.»


Vision suisse
http://www.fdesouche.com/129288-un-climat-de-guerre-civile-regne-sur-la-toile-hexagonale


(5) http://www.youtube.com/watch?v=JB9WPfh2ZxI Nicolas Sarkozy: «Nous subissons les conséquences de 50 années d’immigration insuffisamment regulée qui ont abouti a un échec, a un échec de l’intégration.»


(6) http://www.youtube.com/watch?v=AIDAPKAg7Xs Eric Zemmour: «La plupart des trafiquants sont noirs et arabes.»
http://www.fdesouche.com/96405-zemmour-90-a-95-des-mineurs-delinquants-sont-des-noirs-et-des-maghrebins
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/03/30/la-licra-contre-zemmour-revisez-vos-maths-par-jean-michel-claverie_1326184_3232.html La formule de Bayes au secours de Zemmour.


Zemmour soutenu par son employeur
http://www.dailymotion.com/video/xcrlb5_emission-cactus-sur-paris-premiere_news
http://www.fdesouche.com/105302-exclusif-zemmour-vire-du-figaro


(7) http://video.google.com/videoplay?docid=5075189418283154928# Alain Finkielkraut: « La persécution, le fanatisme contemporain ont une prédilection pour les atours et les discours de la lutte contre la discrimination et contre l'exclusion. On ne brandit plus la croix gammée, on la colle sur la poitrine de ceux qu’on veut abattre.
Dit autrement: la rhétorique antiraciste couvre désormais les pratiques les plus autoritaires, les plus cruelles, les plus régressives, les plus abominables.
L'antiracisme est la novlangue d'aujourd'hui (...). C'est la langue taillée sur mesure pour l'idéologie totalitaire et le but de la novlangue est non seulement de fournir un moyen d'expression pour la vision du monde et des habitudes mentales des adeptes du socialisme triomphant, mais son but est de rentre impossible tout autre mode de pensée; et tout l'art de cette novlangue anti-raciste est précisément d'investir le discours du bien pour intimider toute dénonciation du mal.»
http://www.youtube.com/watch?v=o7nIiJxwyPA «On voyait une majorité d’emeutiers noirs et maghrebins, le dire et le voir c’etait deja coupable c’etait deja raciste.»
http://www.youtube.com/watch?v=_Z6LNjyVwH0 «Je ne vois rien de choquant au fait deconfronter immigration et identite nationale (...) Je m’insurge contre un politiquement correct qui ne nous dit pas simplement ce qu’il faut penser mais ce que nous avons le droit de voir. (...) L’injure ``sale français’’ se répand a tres grande vitesse.»


(8) http://www.nouveau-reac.org/


(9) Il est rare qu’Alain Finkielkraut trouve un antagoniste à la hauteur sur les plateaux de télé. Quand cela se produit on obtient enfin, ce que toujours on devrait attendre d’une démocratie, ici avec Alain Badiou http://www.dailymotion.com/video/xddsqs_badiou-finkielkraut-debat-part1_webcam


(10) http://www.fdesouche.com/129021-securite-les-mesures-gouvernementales-plebiscitees-selon-un-sondage


(11) http://www.dailymotion.com/video/xcr6dz_bedos-vs-zemmour-liberte-dexpressio_news Guy Bedos à propos d’Eric Zemmour: «La prochaine fois je le frappe.»


http://www.fdesouche.com/130855-rafles-vichy-gestapo-le-debat-politique-vire-t-il-au-point-godwin (wikipedia) «La loi de Godwin s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle une discussion qui dure peut amener à remplacer des arguments par des analogies extrêmes. L'exemple le plus courant consiste à comparer le thème de la discussion avec une opinion nazie ou à traiter son interlocuteur de nazi et de fasciste (« facho »).»


http://www.dailymotion.com/video/x4fnwj_zemmour-face-a-rost_news Rost: «aujourd'hui il y a des rafles dans les écoles»


(12) http://www.youtube.com/watch?v=mppFev3Q9sM
«Non, ma France à moi c'est pas la leur qui fête le Beaujolais,
Et qui prétend s'être fait baiser par l'arrivée des immigrés,
Celle qui pue le racisme mais qui fait semblant d'être ouverte,
Cette France hypocrite qui est peut être sous ma fenêtre,
Celle qui pense que la police a toujours bien fait son travail,
Celle qui se gratte les couilles à table en regardant Laurent Gerra,
Non, c'est pas ma France à moi, cette France profonde...
Alors peut être qu'on dérange mais nos valeurs vaincront...
Et si on est des citoyens, alors aux armes la jeunesse,
Ma France à moi leur tiendra tête, jusqu'à ce qu'ils nous respectent.»


Commentaire composé sur http://www.youtube.com/watch?v=hAHrKOrKSPI


(13) http://www.dailymotion.com/video/x957zk_pour-finkielkraut-internet-est-une_news Alain Finkielkraut: «Internet est une poubelle.»


http://lesogres.info/article.php3?id_article=2875 «Internet lieu de violence et rendez vous de la haine.»


(mon texte, mes commentaires ne sont pas irréprochables, d'ailleurs...)


(14) http://rutube.ru/tracks/1734557.html?v=6d8c97f8ff1a921a750c9f566ac8f55f


(15) http://www.fdesouche.com/130759-trois-policiers-blesses-a-coups-de-barres-de-fer-a-paris


(16) «dans le nord, un retraité fait échouer le braquage d’une station service en renversant un malfaiteur avec sa voiture»


(17) http://www.fdesouche.com/129162-herault-le-septuagenaire-tire-sur-deux-jeunes-cambrioleuses


(18) http://www.marianne2.fr/Comment-Aubry-se-blairise_a191799.html Martine Aubry: «Le vieillissement n’est pas un fardeau mais une chance pour notre sociéte»


(19) http://www.fdesouche.com/128404-creteil-mont-mesly-la-%c2%abcite-des-habitants-heureux%c2%bb «Mais depuis, les choses se sont calmées, à l'exception d'une voiture qui brûle de temps à autre, d'épisodiques violences aux abords du collège et d'un trafic de cannabis à usage local.»


(20) http://www.liberation.fr/societe/0101642469-pour-les-quatre-de-villiers-le-bel «L’espace de deux soirées, la peur a changé de camp.»


(21) http://www.youtube.com/watch?v=nRsLZ2z02Ts Marine Le Pen propose le dialogue à Diam’s
http://www.dailymotion.com/video/xb9jfi_finkielkraut-rama-yade-sur-lidentit_news Alain Finkielkraut: «Il ne faut pas faire au Front National l’inestimable cadeau du réel.»


(22) «Un roman est un miroir qui se promène sur une grande route. Tantôt il reflète à vos yeux l’azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route. Et l’homme qui porte le miroir dans sa hotte sera par vous accusé‚ d’être immoral ! Son miroir montre la fange, et vous accusez le miroir ! Accusez bien plutôt le grand chemin où est le bourbier, et plus encore l’inspecteur des routes qui laisse l’eau croupir et le bourbier se former.» Le Rouge et le Noir, Stendhal


(23) http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Desouche


(24) chercher un clip de rap de: morsay, cortex, abdul X sur dailymotion, lire les commentaires.


(25) voir documentaire «Sur les pavés.» La France de 2010 est vidée de ses skinheads depuis la loi Gayssot (1990). La peste pour le choléra?


(26) a fouiller dans les commentaires sur fdesouche


(27) http://www.fdesouche.com/112505-les-immigres-sang-neuf-pour-une-nouvelle-eglise


(28) http://www.fdesouche.com/130123-vous-etes-etranger-et-vous-lisez-fdesouche-com


(29) cette remarque met en perspective [apres (2)] l’incroyable succes des tricolores aux championnats d’Europe d’athletisme, puis de natation
http://www.fdesouche.com/124656-athletisme-100m-christophe-lemaitre-premier-sprinteur-blanc-sous-les-10-secondes
http://www.fdesouche.com/130444-alain-marschall-sur-rmc-le-cri-du-coeur


(30) http://www.fdesouche.com/128457-fierement-halal


(31) http://www.fdesouche.com/132917-lyon-un-garcon-de-13-ans-frappe-pour-%c2%ab-non-respect-du-ramadan-%c2%bb


(32) http://www.fdesouche.com/130582-mcdonalds-recupere-asterix-pour-faire-sa-pub


(33) Aldo Stérone je ne sais comment trop te remercier!
http://www.dailymotion.com/video/xdzt67_aldosterone-donne-son-avis-sur-l-ap_news
http://www.lepost.fr/article/2010/08/01/2171099_la-video-de-juillet-de-mister-aldo-sterone.html
http://www.fdesouche.com/124287-un-maghrebin-sur-l%E2%80%99anti-racisme-les-racailles-les-arabes-la-france
http://www.dailymotion.com/video/xe6f59_aldo-sterone-sur-l-assassinat-de-mi_news
http://www.dailymotion.com/video/xdy1dk_aldo-sterone-a-propos-de-la-burqa-e_news
http://vodpod.com/watch/4073809-aldo-sterone-en-france-vous-avez-hrit-des-pires-islamistes
et
http://www.fdesouche.com/126805-un-jour-on-regrettera-l%e2%80%99europe


(34) http://www.youtube.com/watch?v=sKnWtMfdz0A Houria Bouteldja: «les sous-chiens... il faut bien leur donner un nom, les blancs»
http://www.youtube.com/watch?v=zXjgWtEQroY Houria Bouteldja: «il faut faire exploser l’identité française.»


(35) le mot métèque est intéressant, a mettre en perspective avec les notions de http://fr.wikipedia.org/wiki/Dhimmi ou alors koufar.


(36) http://www.nouveau-reac.org/textes/jean-baudrillard-la-conjuration-des-imbeciles/ Jean Baudrillart: «La vraie question devient alors : ne peut-on plus l’ « ouvrir » de quelque façon, proférer quoi que ce soit d’insolite, d’insolent, d’hétérodoxe ou de paradoxal sans être automatiquement d’extrême droite (ce qui est, il faut bien le dire, un hommage rendu à l’extrême droite) ? (...) Ils n’ont pas compris que le bien ne résulte jamais d’une éviction du mal, qui prend toujours alors une revanche éclatante, mais d’un traitement subtil du mal par le mal.»


(40) voir les commentaires des articles fdesouche sur papy rené...


(41) http://lapetition.be/en-ligne/libration-de-ren-galinier-7914.html la validation d’une signature se fait uniquement avec un e-mail vérifié valide. Il existe également une pétition sur papier et quelques autres pétitions électroniques minoritaires; voir aussi http://www.liberezrenegalinier.com/.


(42) paternité de ce bon mot revient a Alain Finkielkraut a propos de Marie Ndyaye («ivrognerie verbale») http://www.youtube.com/watch?v=kCCWvTR2kIQ


(43) http://www.dailymotion.com/video/xdzt67_aldosterone-donne-son-avis-sur-l-ap_news Aldo Stérone «des gens qui marchent à la gifle.»


(44) http://www.dailymotion.com/video/x3oslc_la-circoncision-vue-par-vladimir-po_news


(45) http://www.youtube.com/watch?v=rt8QONQxglM


(46) http://www.fdesouche.com/110964-nantes-une-amende-pour-conduite-avec-un-niqab «Si on est déchué (sic) de la nationalité pour avoir des maîtresses y a beaucoup de français qui seraient dechués de la nationalité.»


(47) http://www.fdesouche.com/129856-abdul-x-tirez-sur-les-keufs


(48) Je ne sais pas lequel choisir... au hasard rechercher le terme «marteau» sur fdesouche.com


(49) http://www.youtube.com/watch?v=mTzaQRqD4Ck «Pas de paix sans que le poulet repose en paix.»
http://www.youtube.com/watch?v=74XHdBxZUX0 «Garde la paix.»